Guinée : les jeunes fêtent l’indépendance
La Guinée célèbre ce 2 octobre, l’an 64 de son accession à l’indépendance. Et depuis quelques années, les jeunes ont décidé de faire de cette célébration leur préoccupation. Des activités civiques, des conférences et des cérémonies de réjouissances populaires sont organisées à l’occasion à travers le pays.
Depuis 2017, la célébration de la fête de l’indépendance en Guinée, n’est plus une affaire du gouvernement seulement. Des jeunes regroupés au sein de différentes associations ont décidé de s’impliquer fortement. Selon eux, cette date ne doit pas passer inaperçue. La célébration l’année dernière qui a coïncidé avec le coup d’Etat qui a renversé le président Alpha Condé, a connu une forte mobilisation à Conakry et à l’intérieur du pays. Le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya était lui-même aux côtés des jeunes de la capitale.
Célébration de l’an 63 de l’indépendance en 2021 à Conakry avec VDP
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Faire renaître l’élan de patriotisme
Le concept les jeunes fêtent l’indépendance, vise selon Moussa Condé président du Comité d’organisation de ‘’Guinée 64’’ de la plate-forme nationale Voix Du Peuple, à « faire renaître l’élan de patriotisme chez chaque jeune. » Il s’agit également pour d’autres, de promouvoir l’histoire du pays mais aussi favoriser le vivre ensemble et connecter le guinéen à son histoire.
Une jeune dame avec le tricolore en main et habillée dans le tee-shirt du Collectif »Axe Guinée 64 »
Pour Hassane Kolla Diallo, porte-parole du collectif ‘’Axe Guinée 64’’, le fait que les jeunes guinéens commencent à s’intéresser à leur patrie et célébrer l’indépendance est un signe positif. « Ça veut dire que nous tendons vers ce que nous voulons. C’est-à-dire, l’unité nationale, la cohésion sociale, le développement et le progrès socioéconomique du pays », dit-il.
Si les jeunes ont décidé de s’intéresser à la fête nationale, ils veulent aussi connaître l’histoire du pays, déclare Moussa Condé de la plateforme Voix Du Peuple. « Les enfants sont élevés dans une manipulation historique sans précédent et je crois que cela est une faute impardonnable qui mérite d’être corrigée dans notre système éducatif. Notre histoire est méconnue, ignorée et instrumentalisée par endroit », fait savoir le jeune activiste.
Des activités prévues partout
De Conakry à Yomou, des activités sont prévues. Certaines ont même démarré depuis le 28 septembre, date à laquelle la Guinée a dit non au projet de communauté proposé par la France.
Les jeunes regroupés au sein du Collectif la Voix Du peuple ont mis à profit pour mener des activités comme l’assainissement des lieux publics, une conférence débat sur l’indépendance, une campagne de don de sang. Ce 2 octobre, un carnaval est prévu à Conakry et dans les grandes villes du pays.
Sékou Alphonse Mara, Coordinateur National VDP
Du côté du collectif ‘’Axe Guinée 64’’, l’on a décidé de fêter autrement en rendant hommages à toutes les personnes qui ont perdu la vie durant la marche du pays. « On ne peut ramener les morts mais on peut poser des actes qui leur feront des bienfaits à l’au-delà », déclare Hassane Kolla Diallo, porte-parole du collectif. Le vendredi 30 septembre, une cérémonie de lecture du saint Coran a été organisée à la mosquée de Bambeto suivie de sacrifices (immolation de 3 bœufs) pour le repos des âmes des disparus. Mais avant, il y a eu une séance de reboisement et ce dimanche, un mini concert est prévu au rond-point du quartier Hamdallaye.
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Cérémonié de lecture du Coran à la mosquée de Bambeto ce 30 septembre 2022 organisée par le collectif »Axe Guinée 64 »
Rester focus sur l’objectif
Chaque association de jeunesse célèbre cette journée à sa manière. Mais cela ne doit pas être perçu comme un signe de division précise Hassane Kolla Diallo. Pour lui, le plus important c’est l’engouement autour de la fête et surtout la volonté de rétablir l’histoire. « Chaque jeune à l’intérieur ou à l’extérieur de la Guinée doit se sentir fier de cette journée et célébrer. Peu importe la manière », a-t-il déclaré.
Et a Moussa Condé d’ajouter : « La fête de l’indépendance n’est l’apanage d’aucune structure. Félicitations à toutes les dynamiques. Focus sur l’objectif : Célébrer ! »
Au-delà de l’aspect festif, le 2 octobre est aussi une occasion pour d’autres jeunes de se faire de l’argent à travers la vente de tee-shirts et d’autres gadgets. Pour les tee-shirts, le prix varie entre 60 000 et 80 000 GNF.
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